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Rétrospective

Led Zeppelin & “Physical Graffiti”, #7 (fin)

C’était il y a quarante ans, le 25 février 1975. “Physical Graffiti”, le sixième (et double) album de Led Zeppelin commençait de squatter les facings des disquaires. Depuis, il ne les a jamais quitté. Jimmy Page vient d’en superviser la réédition ultime. Voyons voir ça, épisode #7, dernier de notre rétrospective.

LZ PG 21514 Vers MinuitLe 25 mai 2014, lors d’un maousse showcase “promo” à L’Olympia qui restera dans les mémoires (et quarante-cinq ans après que les murs de la vénérable salle parisienne aient tremblé au son de Led Zeppelin), Jimmy Page lançait à Paris son mirifique programe de réédition de l’intégralité du catalogue du plus grand groupe de sa vie – et du nôtre, il faut bien l’avouer.

Tellement pris que nous étions par nos activités tangentielles, et les oreilles scotchées plus que de raison sur le disc two de “Physical Graffiti”, nous avons tardé à livrer à votre site “muziqual” favori nos impressions d’auditeurs libres. Veuillez nous en excuser.

En devisant, de ci de là, avec quelques amis pas moins atteints que nous par la ledzeppelinite aiguë, maladie d’amour fort heureusement incurable, nous fîmes tous le même constat : parmi les rééditions supervisées/orchestrées par Jimmy Page, certes toutes aussi soignées les unes que les autres, celle de “Physical Graffiti”, dont le companion disc n’est pourtant pas le plus riche (loin de là), nous a bluffés. “Physical Graffiti” est un album dont les portes, pardon, les fenêtres d’entrée sont si nombreuses qu’il semble impossible de pouvoir s’en lasser. Surtout quand le travail de remastering est à ce point réussi…

LZ PG Ian Dickson Q

Il y a quelques semaines, nous avions ausculté les deux premières faces de “Physical Graffiti”. Que dire, sans trop vous retenir, sur la troisième et la quatrième ? Que leur étonnante variété stylistique (du folk acoustique couleur pastel de Bron-Yr-Aur à la furia heavy rock de The Wanton Song, des sublimes vagabondages prog rock d’In The Light au doux et lumineux Down By The Seaside…), marquée par de vertigineux contrastes soniques (le blues old school de Black Country Woman littéralement implosé par une hallucinante partie de batterie du toujours-imprévisible-mais-si-bien-cadré John Bonham, les extraordinaires tuilages de guitare du Ten Years Gone, l’un des chefs-d’œuvre somme toute mésestimés du groupe), nous pousse à faire ce constat : quel autre groupe, en cet âge d’or du rock créatif, était capable de repousser aussi loin et de contourner avec une telle maestria les limites du genre – le sacro-saint heavy metal – que le rock business aurait tant voulu lui imposer ?

Comme vous le savez déjà, les trois dernières rééditions des albums studio de Led Zeppelin – le fascinant “Presence”, le kaléidoscopique “In Through The Out Door” et l’anthologique “Coda” – vont arriver dans quelques semaines, avant que Mister Page, dit-on, ne se décide enfin à repartir on the road. Il nous tarde.

Frédéric Goaty & Julien Ferté [Special thanks to Véro B.]

LZ PG 40 St Marks Place 96 98 B

Ci-dessus, Julien Ferté à New York en avril dernier, devant un immeuble qui doit vous rappeler quelque chose… En bas à droite, la devanture d’un salon de thé dont le nom détourne astucieusement celui de… [Photo : © LNV]