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Jimi Hendrix, de l’autre côté du coffre

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Preview de « Both Sides of the Sky », le nouvel -et dernier ?- album posthume de Jimi Hendrix attendu le 9 mars. Vers la fin de l’Hendrixploitation ?

Après une spectaculaire explosion de productivité dans les années 2000 et une exploration intensive des archives du guitariste, les rééditions proposées par le label Experience Hendrix se contentent depuis quelques années de recycler des performances en public, à défaut de réelles nouveautés éditoriales. En 2015, les ayants-droits avaient même débordé du cadre avec You Can’t Use My Name, une dispensable compilation des séances 1965-1966 auprès de Curtis Knight & the Squires. Près de 50 ans après la disparition du guitariste, l’Hendrixploitation toucherait-elle bientôt à sa fin ? « La source s’épuise », confirmait notre collaborateur et Hendrixologue Yazid Manou dans le dernier numéro de Muziq. « Après la sortie de People, Hell And Angels en 2013, l’ingénieur du son Eddie Kramer a déclaré que plus aucun album studio ne sortirait. » C’était sans compter sur Both Sides of the Sky et ses 13 « inédits » regroupés dans cette dernière proposition discographique.

61XKcjcrpSL._SX425_Essentiellement composé de répétitions en studio éditées, de versions alternatives et de collaborations diverses circonscrites entre 1968 et 1970, Both Sides of the Sky signale pourtant que le fond des stocks serait atteint. En témoigne la présence de deux titres du copain de jam Stephen Stills, avec un « $20 Fine » dominé par l’orgue surmixé du Good ol’ boy de Manassas et le prototype du « Woodstock » de Joni Mitchell repris par CNSY, avec Buddy Miles aux drums, le gaucher cherokee à la basse et, de fait, le premier morceau d’une insondable série de rééditions posthumes où Jimi Hendrix NE JOUE PAS DE GUITARE ! Et si la première moitié du recueil aligne des prises interchangeables de « Lover Man », « Hear My Train A Comin' » et « Power of Soul », Both Sides of the Sky pénètre enfin dans l’inconnu dans sa deuxième partie avec « Jungle », une variante funky et accélérée de « Villanova Junction », deux raretés blues collaboratives (« The Thing I Used To Do » avec Johnny Winter, « Georgia Blues » avec Lonnie Youngblood) et un délicat « Sweet Angel » augmenté d’une jolie partie de vibraphone.

Eddie Kramer et ses archivistes ont gardé le meilleur pour la fin avec le menaçant crescendo de « Send My Love to Linda », gravé le 16 janvier 1970 avec le Band of Gypsys, et, surtout, « Cherokee Mist », une sidérante ouverture psyché-mystique où le descendant amérindien sonde les possibilités de la Coral sitar dans un fulgurant pow-wow de sept minutes. Jimi Hendrix, dernier des Mohicans de l’industrie de la réédition post-mortem ? Il est peut-être l’heure d’enterrer définitivement la hache de guerre…

Jimi Hendrix Both Sides of the Sky (Sony Legacy). Sortie le 9 mars.