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Les N*E*R*D ne meurent jamais, vraiment ?

Sept ans après “Nothing”, Pharrell Williams, Chad Hugo et Shay Haley, alias les N*E*R*D, reviennent avec un O*S*D*I, Objet Sonore Déconcertant et Inclassable répondant au titre de “No_One Ever Really Dies”. Doc Sillon ne sait plus où donner du tympan. Est-ce bon signe ?

Les amis, sachez qu’il y a quinze ans j’écoutais en boucle le premier N*E*R*D, “In Search Of…”. Du moins sa version rock, réenregistrée avec Spymob (dont je vous conseille au passage le méconnu “Sitting Around Keeping Score” de 2004). Depuis, ce sont surtout les singles du surdoué Pharrell Williams qui se sont lovés autour de mes tympans-buvards. Happy bien sûr, qui me fera toujours danser léger, mais aussi ses collaborations diverses et variées, de Snoop Dogg à Mystikal en passant Busta Rhymes, Madonna et les Daft Punk.
Les N*E*R*D, je les avais un eu perdu d’ouïe depuis “Fly Or Die”, ‘Seeing Sounds” et “Nothing” m’ayant un peu moins captivé. C’est donc un rien méfiant que je me suis plongé dans “No_One Ever Really Dies”. Méfiance vite transformée en étonnement, puis en excitaton.

NERD Pochette

Il y a beaucoup d’invité(e)s dans ce disque – la piquante Rihanna, l’incontournable Kendrick Lamar, le vétéran André 3000, l’hyper-streamé Ed Sheeran, mais aussi le bassiste à poils longs Thundercat, tout en doigté nerveux dans le pourtant lyrique Deep Down Body Thurst –, et c’est certainement ce qui contribue à son étonnante diversité stylistique. “No_One Ever Really Dies” est vraiment un disque joyeusement fourre-tout, limite foutraque, quoique minutieusement pensé et produit. Le multivers musical de ces créateurs-décloisonneurs oscille entre le geste spontané et la production millimétrée. Certains morceaux partent dans tous les sens pour arriver nulle part, et c’est in fine ce qui fait leur charme, si on veut bien insister un peu – je pense au bien chtarbé Secret Life Of Tigers, au déroutant ESP et à l’hypnotique Lightning Fire Magic Prayer.
D’autres ont un impact immédiat, comme le R&Bisant-trépidant Lemon, le pop-rockisant-coquinou Voilà (c’est quoi ces steel drums les gars ?!), le vrai-faux ragga/dub Lifting You et plus encore 1000, bijou d’invention sonique qui défie les catégories (à 2’08”, le plus beau son de synthé du moment nous chatouille les neurones). Oh oui, remettez-moi un peu chantilly futuriste jeune homme !
On peut penser ce qu’on veut de la multinationale Pharrell Williams, reste que ce type fait bouger les lignes, et qu’on sait déjà qu’il marquera la culture pop de cet inquiétant début de siècle. Le Doc recommande. •

CD “No_One Ever Really Dies” (Columbia i Am Other / Sony Music)