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Live Report : The Rolling Stones (U-Arena, Nanterre 19/10/2017)

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Les Rolling Stones en différé de la U-Arena de Nanterre, soir 1.

59 jours après la coup d’envoi de la tournée No Filter à Hambourg (voir compte-rendu dans notre hors série collector en kiosques depuis le 12 octobre), les Rolling Stones concluent leur périple européen automnal avec trois soirées à la U-Arena de Nanterre. Pouvant accueillir plus de 40 000 spectateurs, cette nouvelle arène de l’Ouest parisien – imaginez  un Bercy en largeur – dispose de nombreux atouts, à commencer par des transports près du pas de porte et une visibilité généreuse pour (presque) tout le monde. En revanche, le stade indoor du Racing 92 souffre d’une acoustique déplorable capable de faire passer le Stade de France pour la salle Gaveau.

Rolling Stones NanterreDès la première partie assurée par les extravertis Cage The Elephant, les backbeats ricochent au quatre coins de la structure comme un écho dans le Gouffre de Padirac. Les craintes se confirment dès l’entrée en scène des têtes d’affiche de la soirée. Patatras ! Chuck Leavell plante l’intro au piano de « Sympathy For The Devil » et la batterie de Charlie Watts est noyée sous les delays involontaires de la boîte à rythmes. Les Rolling Stones, qui avaient été choisis pour découper le ruban inaugural de la U-Arena, ne méritaient pas ça : à des années-lumière des performance hésitantes du début de la tournée, le club des cinq refuse de tirer la langue avec une entame de setlist orientée Spirit of ’66 grâce à « Under My Thumb », « Let’s Spend The Night Together » et un « Paint It Black » définitif signalant le passage au braquet supérieur. Impérial de bout en bout, Mick Jagger continue de chanter les classiques du catalogue dans leur tonalité d’origine. Entre une gigue disco improvisée et un clin d’oeil à la politique nationale (« J’ai Jean-Luc Mélanchon à l’extrême gauche, Marine Le Pen à l’extrême droite et je crois que Mr. Macron est au milieu »), le Monsieur Loyal du Barnum Stonien en profite pour réciter sa leçon d’argot francilien, du vintage « Ça va Paname ? » jusqu’au récent « Vous surkiffez ? ». Il osera même un « Wesh Paris » avant de lancer « Brown Sugar », mais son audace banlieusarde sera sanctionnée par un solo imprévu du saxophoniste Karl Denson en plein couplet.

Et Keith ? Ce soir, le boucanier de Dartford joue dans le tempo, juste et bien. Lors de son spot solo, il roule des mécaniques après avoir laminé à l’envi le riff de « Happy », puis orne « Slipping Away », une de ses meilleures ballades, d’un chorus sensible et appliqué. Pendant un brutal « Midnight Rambler », baromètre incontestable de toute performance stonienne, un des quatre écrans verticaux surplombant la scène surprend son regard bienveillant posé sur le camarade Ron Wood. Un bref instantané au coeur de 130 minutes exaltantes couronnées par un « Satisfaction » résumant l’approbation générale des 37 000 spectateurs recensés. On en oublierait presque qu’il faudra subir à nouveau la sono tonitruante de l’U-Arena dimanche prochain, pour un avant-dernier rendez-vous avant l’arrivée du Grand hiver.

Setlist

  1. Sympathy for the Devilstones_HS__COVER_P
  2. It’s Only Rock’n’Roll
  3. Tumblin’ Dice
  4. Just Your Fool
  5. Ride ‘Em On Down
  6. Under My Thumb
  7. Let’s Spend The Night Together
  8. You Can’t Always Get What You Want
  9. Paint It Black
  10. Honky Tonk Women
  11. Happy
  12. Slipping Away
  13. Miss You
  14. Midnight Rambler
  15. Street Fighting Man
  16. Start Me Up
  17. Brown Sugar
  18. Jumping Jack Flash
  19. Gimme Shelter
  20. I Can’t Get No (Satisfaction)