Double actualité pour Neil Young avec la sortie simultanée de son nouvel album The Visitor et le lancement de sa plateforme digitale personnalisée.
Le mois dernier, on a vu Neil Young aux puces de Clignancourt. Flanqué de son épouse Daryl Splash Hannah, le loner fouillait le bac des vinyles de Frank Sinatra chez un disquaire du marché Malik. Cette trêve parisienne anticipait un début décembre bien chargé pour le géant de l’Ontario : Vendredi prochain, The Visitor, son deuxième album studio en compagnie du groupe Promise of the Real après le pugnace The Monsanto Years (2015), sera accompagné par le lancement en ligne de la plateforme digitale officielle de Neil Young. Celle-ci devrait proposer un contenu mastodonte allant de son premier single paru en 1963 jusqu’à ses dernières productions en date. Gratuit le premier mois, ce Spotify/Deezer/AppleMusic (rayez la mention inutile) haute-définition à vocation interactive devrait offrir progressivement quelques trésors enfouis dans la grange de son ranch de la Napa Valley… tout en reléguant dans les tiroirs et au rayon des chimères le lecteur Pono et la sortie physique du tant attendu deuxième volume du massif coffret Archives, paru en 2009.
Ce contenu personnalisé sera-t-il aussi surprenant qu’une partie des titres d’un nouvel album studio à caractère militant ? Dans « Already Great », la ligne « By the way, I’m Canadian/But I Love the USA » introduit un Visitor éclectique où l’anti-Trumpisme n’interdit pas quelques fantaisies : on entend Neil Young rapper comme un prédicateur sudiste dans « Fly By Night », utiliser à nouveau l’option hymne symphonique de Living With War avec « Children of Destiny » et visiter une fête foraine tex-mex lors d’un atypique « Carnival », quelque part entre Iggy Pop et Willy Deville.
Que les ultras se rassurent : le songwriter ecolo-bucolo fait toujours dans le midtempo country (« Almost Always » et « Change of Heart », comme des chutes de Comes a Time) et termine le disque avec 10 minutes de spleen acoustique sur le très beau « Forever ». Il fait aussi ferrailler sa fidèle Gibson Blackie quand les folk-rockeurs juvéniles de Promise of Real provoquent le vétéran du larsen dans ses derniers retranchements électriques (les interludes rouillés de « Diggin’ a Hole » et « When Bad Got Good »). Dans The Visitor, Neil Young salue sa muse créative et trouve son nouveau Crazy Horse.
Neil Young The Visitor (Reprise/Warner). Sortie le 1er décembre. Lancement de la plateforme digitale Archives le même jour.
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