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Hommage

Bill Withers, 5 chansons à (re)découvrir

Ses géniales chansons étaient, pour la plupart, encore plus connues que lui. Muziq.fr explore quelques faces moins connues d’une des anti-stars les plus dignes de l’histoire.

IN THE NAME OF LOVE
Avec Ralph MacDonald
“Universal Rhyhtm”
Polydor, 1984
Comme le célébrissime Just The Two Of Us qui permit à “Winelight” de Grover Washington, Jr. de faire un malheur de deux côtés de l’Atlantique, In The Name Of Love est coécrit avec William Salter et le percussionniste Ralph MacDonald. Les accompagnateurs sont les mêmes que dans Just The Two Of Us : Richard Tee au Fender Rhodes, Eric Gale Gale à la guitare, Marcus Miller à la basse et Steve Gadd à la batterie (on s’incline). En lieu et place de Grover Washington, Jr., c’est Randy Brecker qui signe un superbe solo de trompette. In The Name Of Love n’est peut-être pas la magie de Just The Two Of Us, mais n’en reste pas moins une excellente chanson, que Grover Washington avait enregistrée, en version instrumentale, dans… “Winelight”.

SOUL SHADOWS
Avec The Crusaders
“Rhapsody And Blues”
MCA Records, 1980
Un après leur carton planétaire grâce à la chanson la plus “feel good” de tous les temps, Street Life, chanté par Randy Crawford, le duo Joe Sample (piano, musique) / Will Jennings (paroles) enchaînait avec Soul Shadows, en invitant cette fois Bill Withers. Un peu moins dansante, moins “évidente”, Soul Shadows n’entra pas dans la conscience collective aussi vite que Street Life. Mais quarante ans après, elle n’est pas moins culte. Spécial bonus : la partie de basse électrique phénoménale du grand Abraham Laboriel.

APPLE PIE
Avec Michel Berger
“Dream In Stone”
Atlantic, 1982
Apple Pie n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais c’est une curiosité délectable qui vaut le détour, un chouette rock and roll cuivré enregistré à Los Angeles (l’album a pourtant failli s’appeler “A French Man In New York” !) et servi par les meilleurs musiciens de studios du coin : Steve Lukather à la guitare, Neil Larsen aux claviers, David Hungate à la basse et Jeff Porcaro à la batterie (presque tout Toto quoi) et Paulinho Da Costa aux percussions. Plus une strings section conduite par Michel Bernholc. Preuve que Bill Withers pouvait s’adapter à toutes les situations. Et on imagine quelle devait être la fierté de Michel Berger, grand connaisseur des Grandes Musiques Noires, de pouvoir enregister avec Bill Withers…

GRANDMA’S HANDS
“Just As I Am”
Sussex, 1971
Quand, fin juin 1971, les gens ont découvert le premier 33-tours de Bill Withers, la surprise a dû être grande : mais d’où sortait ce génial singer songwriter ?! Pensez, trois chefs-d’œuvre pour commencer la première face. Harlem, à tomber, Ain’t No Sunshine, à pleurer, et ce Grandma’s Hands, pas moins sublime, qui sera repris, entre autres, par Gil Scott-Heron (dans “Reflections”, en 1981), les Staple Singers, Barbra Streisand, Willie Nelson et Take 6. Et astucieusement samplé par Backstreet dans leur mégatube No Diggity (featuring Dr. Dre). Sur scène, Bill Wither introdusait cette chanson en disant : « Pas mal de personnes de différentes nationalités viennent vers moi et me disent : “Moi aussi j’aime ma grand-mère… ” » (À écouter : l’hilarante intro, en entier, de Grandma’s Hands dans le sublime “At Carnegie Hall”.)

I CAN’T WRITE LEFT HANDED
“At Carnegie Hall”
Sussex, 1973
Attention, chef-d’œuvre absolu à écouter au moins une fois dans sa vie. L’une des plus boulversantes protest songs jamais écrite sur la guerre du Vietnam. Parlée (cette longue intro…), chantée, preachée… En précisant bien qu’il n’est pas là pour donner des leçons de morale à quiconque et encore moins pour faire de la politique, Bill Withers traduit le désespoir d’un soldat qui vient de perdre sa main droite au combat vec des mots simples et forts. Difficile, voire impossible de ne pas retenir ses larmes quand Bill Withers chante « I can’t write left handed… Would you please, write a letter, write a letter to my mother… ».