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Classiq Pop

Iain Matthews, les années Rockburgh

“I Can’t Fade Away :  The Rockburgh Years, 1978-1984” est un chouette coffret du chanteur anglais Iain Matthews qui regroupe ses quatre albums produits par Sady Roberton. Votre guide : Julien Ferté.

Ce n’est certes pas la première fois que “Stealin’ Home” (1978), “Siamese Friends” (1979), “Spot Of Interference” (1980) et “Shook” (1984) sont réédités en CD, et Ron Yaxley, signataire des liner notes du copieux livret de 40 pages du coffret “I Can’t Fade Away :  The Rockburgh Years, 1978-1984”, ne manque pas de rappeler que BGO Records, en 2005, et Omnivore, en 2014, avaient déjà fait du beau travail et contribué à faire (re)découvrir la musique de Iain Matthews. Seulement voilà, quand un tel coffret tombe dans notre escarcelle et passe entre nos oreilles, l’occasion est trop belle pour ne pas s’offrir quelques heures en compagnie de ce singer songwriter anglais un rien méconnu, me semble-t-il, en nos contrées – mais j’espère me tromper.
Iain Matthews a, comme chacun sait – enfin j’espère – été l’une des voix de Fairport Convention à la fin des années 1960. Puis, avec l’éphémère groupe Matthews Southern Comfort, il eut un 45-tours classé n° 1, une reprise de Woodstock de Joni Mitchell. Après un premier exil outre-Atlantique, où il enregistra plusieurs albums états-uniens appréciés des connaisseurs (“Valley Hi”, “Hit And Run”…), il reçut un coup de fil du célèbre manager et producteur anglais Sandy Roberton, qui lui proposa de retravailler avec lui, six ans après avoir produit “In Search Of Amelia Earhart”, le premier album d’un autre groupe featuring Iain Matthews, Plainsong. Sandy Robertson venait de lancer son propre label, Rockburgh Records (Rock pour rock and roll et burgh pour Edinburgh, sa ville natale), et Iain Matthews en fut la première signature.

MATTHEWS Iain Pochette

Six années durant, Iain Matthews aura, via les quatre albums qui nous intéressent aujourd’hui, aussi bien humé les embrunts de la pop west coast que les premiers frimas de la new wave anglaise. Ainsi passe-t-on des ambiances cool et mélodiques de “Stealin’ Home” (le meilleur des quatre) et “Siamese Friends” (on songe parfois aux premiers Dire Straits…) à celles, plus nerveuses, mais toujours aussi mélodiques, de “Spot Of Interference” et “Shook”, ce dernier baignant dans des ambiances synthétiques typique du milieu des années 1980, tandis que les deux premiers albums fleurent bon les seventies, et que le troisième s’écoute sans problème entre un Pretenders et un Joe Jackson de la même époque.
Les chansons originales sont d’une rare élégance, même si aucune n’est entrée dans la mémoire collective – c’est peut-être la seule chose qui manqua alors à Iain Matthews, un hit single, sans pour autant que cela nuise au plaisir de déguster ses albums –, et on aime tout autant les reprises, qui en disent long sur le goût sûr de notre pop singer : Give Me An Inch de Robert Palmer, Don’t Hang Up On Your Dancin’ Shoes de Terence Boylan, Wild Places de Duncan Browne ou encore Survival de Marc Jordan.
“I Can’t Fade Away :  The Rockburgh Years, 1978-1984” contient aussi deux CD riches de plusieurs live (Bruxelles 1979, Milan 1984…) et de quelque démos. Chaque CD est glissé dans une carboard sleeve très bien imprimée qui reproduit le recto et le verso des pochettes originales. Le genre de petits détails qui comptent pour les lecteurs de muziq.fr, n’est-ce pas ?

CD Iain Matthews : “I Can’t Fade Away  : The Roxburgh Years, 1978-1984” (Lemon / Cherry Red, sortie le 25 mars).
NET cherryred.co.uk