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Starchild, lettre ouverte à un nouveau romantique

“Language”, le premier album de Starchild & The New Romantic, vient tout juste de paraître.

Cher Bryndon Cook, alias Starchild,

“Language”, votre premier disque est disponible depuis quelques jours. Personnellement, j’ai eu la chance de le découvrir il y a quelques semaines via un lien SoundCloud – « We don’t need no cloud », chantait quelqu’un qui vous est cher, mais il faut bien faire avec.
Votre “Language” me parle. Pour plusieurs raisons. Dont une, majeure : votre passion pour Prince.
Starchild… Voilà un chouette nom d’artiste, simple, facile à retenir, un rien romantique (votre groupe s’appelle d’ailleurs The New Romantic), un brin cosmique et emprunté, dites-vous, à George Clinton lui-même. Effectivement, si l’on se réfère au P–Funktionary™ officiel, Starchild, alias The Long-Haired Sucker, ou Sir Lollipop Man, est le représentant officiel de la Funkentelechy, le protecteur du Pleasure Principle, le Cosmic John the Bop-tist, le arch-recording angel annonciateur du Dr. Funkenstein. Bref, on nage en pleine mythologie P-Funk, mais c’est loin d’être la seule influence que vous revendiquez.

STARCHILD II Photo

Vous êtes actuellement basé à Brooklyn, New York, mais vous êtes originaire de Prince’s George County, dans le Maryland.
Prince, George… Décidément !
La go-go music, la soul, le hip-hop, le R&B, le jazz et « surtout le gospel » constituent « vos racines ». Comme beaucoup d’autres avant vous, dira-t-on. Mais, précise votre dossier de presse, c’est « la tête remplie de bootlegs » de votre « héros Prince » et de « disques de Sade » que vous avez quitté le foyer familial pour New York il y a quelques années. En guise d’études musicales, vous avez appris par cœur les productions signées Jimmy Jam et Terry Lewis et étudié de près « l’ère New Jack Swing » (un genre qui n’est pas encore revenu à la mode, mais qui sait si un jour…). Vous avez également « décortiqué » “Control” de Janet Jackson (un disque de 1986 produit par Jimmy Jam et Terry Lewis et très influencé par…), “Bad” de son grand-frère Michael et “1999” du, je cite, « génie de Minneapolis ». Autant de disques parus avant votre naissance, ce qui ne nous rajeunit pas.
Ce disques, ces « pierres de touche » comme vous dites, on y pense effectivement plus d’une fois en écoutant “Language”, un titre que vous n’avez évidemment pas choisi par hasard : c’est avec le language rythmique, mélodique et harmonique issu des albums des artistes cités plus haut que vous avez choisi de vous exprimer. Et qu’un musicien d’à peine vingt-cinq ans affiche aussi clairement des influences old-school-mais-pas-trop a quelque chose d’excitant.

D’aucuns ne voient déjà en vous que le énième clone de Prince ? Pas moi. Pas tout à fait. Pas seulement. Même si j’entends bien – il faudrait être sourd – tout ce que vous devez au Grand Disparu. Je crois qu’il faut se réjouir qu’un jeune multi-instrumentiste comme vous essaye de faire fructifier l’héritage princier à travers la musique.
O.k., pour vous, le son vintage, c’est celui des eighties. Des eighties de Prince. Le Prince des années 1982-1985 précisément, époque bénie où le Prince Sound – plus connu sous le nom de Minneapolis Sound – se fixa pour l’éternité, tandis que tournaient en boucle sur nos Walkman des cassettes où l’on avait amoureusement copié “1999”, “Purple Rain” et “Around The World In A Day”, assortis de ces faces A et B de maxis 45-tours toutes aussi extended, remixed et fascinantes les unes que les autres.

STARCHILD II Pochette

Trente ans plus tard, voilà donc qu’un gamin qui n’était même pas né – vous ! – tente de faire revivre l’esprit de ces eighties couleur purple à travers un album généreux, fourmillant d’idées, volontiers touchant, et somme toute bien dans son époque. Aucun musicien n’est crédité sur la pochette : j’imagine que vous jouez donc de tous les instruments vous-même. Si c’est bien le cas, chapeau.
Il ne vous reste plus qu’à veiller à ne pas vous laisser enfermer dans un seul genre, à affiner votre songwriting et, surtout, à concrétiser sur scène toutes vos promesses discographiques.
Ainsi, cher Starchild, vous ne serez pas seulement une étoile filante entraperçue dans notre univers post-21 avril.
Bien à vous, and see U soon, eye hope. •

CD Starchild & The New Romantic : “Language” (Ghosttly International / Differ-Ant)