Trois ans après le controversé “The Purple Album”, l’insubmersible groupe de David Coverdale, Whitesnake, revient avec “The Purple Tour”.
Si “The Purple Album” avait divisé les fans et la critique avec ses treize reprises extraites du répertoire de… Deep Purple (David et son band avaient tout même zappé les standards du Deep Purple Mk II, featuring Ian Gillan et Roger Glover), “The Purple Tour” devrait (re)mettre tout le monde d’accord, ne serait que parce que le groupe de David Coverdale s’est recentré sur le répertoire de… Whitesnake, ne revisitant cette fois que cinq titres du songbook de Deep Purple Mk III : le génial Burn (dont le riff ritchieblackmorien, faut-il le rappeler, est astucieusement piqué sur Fascinating Rhythm de George Gershwin), le flamboyant Mistreaded (qui figure depuis des lustres dans la set list du groupe), l’épique You Fool No One (qui n’éclipse certes pas la fantastique version de “Made In Europe” de Deep Purple), le touchant Soldier Of Fortune et le moins connu The Gypsy.
Pour le reste, les onze titres sont tous des classiques du Snake, de Ain’t No Love In The Heart Of The City (une reprise de Bobby Bland, dont la VO figure dans “The Dreamer”, bel opus soul de 1974) à Fool For Your Loving en passant par Here I Go Again, Love Ain’t No Stranger, et bien sûr Still Of The Night, la plus pétaradante vraie-fausse reprise de… Led Zeppelin – hé oui, Black Dog + Whole Lotta Love = Still Of The Night mes amis. Cette malicieuse petite addition n’enlevant évidemment rien aux qualités intrinsèques de ce brulôt blues-metal, même si le beau David semble avoir non pas un chat mais carrément un (vieux) lion dans la gorge. Du coup, son style vocal rappelle de moins en moins celui de Robert Plant et de plus en plus celui d’Howin’ Wolf. Le blues baby, toujours le blues…
Chouette, la sympathique attachée de presse de la bonne maison Rhino nous a envoyé la version CD + DVD. Un DVD est très bien réalisé et riche en émotions. Quel light show mes amis ! Rassurez-vous, le Cov’ est en fusion avec son public et lâche ses « Here’s a song for ya… » de rigueur, et même quelques « Make some fuckin’ noooooise » – c’est écrit au dos de sa chemise d’ailleurs… Quant au non moins vétéran Tommy Aldridge, il a bien sûr droit à son solo de batterie.
La set list est identique à celle du CD, avec quatre bonus live audio : trois classic songs de Deep Purple supplémentaires – You Keep On Moving, Lay Down Stay Down, Stormbringer – et le bien nommé Lotsanotes, numéro de hot voltige des deux guitaristes, Reb Beach et Joel Hoekstra, qui sonne parfois comme Yngwie Malmsteen, mais cette comparaison n’engage que moi. Reste que ces deux guitaristes certes compétents manquent un peu de style à mon goût, mais l’essentiel n’est plus là : en 2018, tout repose sur les épaules du Cov’, la dernière living legend de ce groupe aux innombrables incarnations.
Également au programme, la video de Burn, marqué par une esthétique plus Game Of Thrones Meets Le Seigneur des Anneaux que Miami Vice (remember les clips macho/L.A. des années 1980 featuring Tawny Kitaen ?), plus une sympathique interview de Joel Hoekstra et Reb Beach (sans sous-titres).
Bon alors, après ça, un bel album du Cov’ en duo avec Gleen Hughes, ça le ferait, non ? Allez, un petit effort, guys… Faites-vous, et surtout faites-nous plaisir. Et même si Ritchie ne vient pas, on ne vous en voudra pas. •
CD/DVD “The Purple Tour” (Rhino / Warner Music, déjà dans les bacs)
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