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Aloe Blacc, c’est beau l’amour

BLACC Aloe Pochette

Le natif d’Orange County signe son retour avec son album le plus personnel et engagé  à ce jour, “All Love Everything”.

Dix ans, déjà, qu’Egbert Nathaniel Dawkins III, alias Aloe Blacc, est entré de plain pied dans le mainstream pop avec I Need A Dollar, tube en or massif extrait de son premier album “Good Things”, paru sur le label défricheur Stone Throw Records. Quant à ses plus récentes nouvelles phonographiques, elles remontent à 2018 avec l’inattendu “Christmas Funk” et son hymne très hot(te), ou disons, plus progressiste que Petit Papa Noël de Tino Rossi : Funky Ass Christmas.
Mais ça, c’était avant.

Depuis ses débuts, cet artiste généreux au visage lumineux élevé par des parents d’origine panaméenne dans le sud de la Californie, a cherché – et vite trouvé – comment sortir du cadre souvent égocentrique de sa musique de cœur, le hip-hop. Il le fait avec plus de soul que jamais dans son nouvel album, “All Love Everything”, dont le titre et la pochette – Aloe Blacc, élégamment chapeauté, pose le visage baissé, les mains jointes, comme s’il priait pour nous – disent son envie de transmettre un message positif en ces temps troublés, et de se faire le porte-voix de ses semblables.

Ça tombe bien : Aloe Blacc n’a jamais aussi bien chanté, avec ce timbre au grain délicat, ce lyrisme parfaitement maîtrisé, qui font de lui – toutes proportions gardées, ne lui mettons pas trop de pression ! – un Bill Withers, voire un Sting des années 2020. Et si le premier single de “All Love Everything”, My Way – rien à voir avec Sinatra ! – s’impose d’emblée comme un probable tube, on espère vraiment que c’est plutôt le dernier titre, Harvard, qui, comme on dit, “restera”. Sous influence Joni Mitchell / Tracy Chapman, Harvard conte l’histoire d’une jeune femme aux prises avec les vents contraires du destin de façon assez poignante. Une protest song sans colère qui dit la rage de (sur)vivre des modestes : « Can’t afford the good life : Well only real love comes for free / And some days my head’s up in the sky / But I’m allowed to dream / Said I ain’t been to Harvard / But I’m allowed to dream. »

CD / LP “All Love Everything” (BMG, sortie le 2 octobre).

Photos : © Eric Coman (BMG)