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Frank Zappa, happy Halloween !

Votre ami Julien Ferté a écouté en exclusivité le très attendu coffret “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” de Frank Zappa.

Frank Zappa pouvait-il prédire le futur ? La réponse est oui. Le 31 octobre 1981 au Palladium, dans son petit speech de bienvenue délivré juste après le toujours émouvant instrumental Chunga’s Revenge, il disait ceci : « Ok… You look lovely toniiiight… (…) As you all know, this is Halloween, the finest night of the year, and you are in the right place at the right time. (…) The first show is being videotaped, and the second goes out live by a sattellite [sur une jeune chaîne nommée MTV, NDR] and will also be videotaped and… [attention, l’incroyable prédiction arrive !] the whole thing, all shows, all the encores and everything will be edited together to make one big thing later. » Ainsi, le Génial Moustachu avait en tête, avant même de donner ces mémorables concerts new-yorkais, d’en faire une « one big thing later » ! Il ne pouvait évidemment pas savoir que ce serait much later, bien plus tard, vingt-sept ans après sa mort, et que par conséquent il ne superviserait pas lui-même cette presqu’intégrale des shows 81 du Palladium, mais il n’est jamais trop tard pour déguster une big thing, même sans son consentement (et comme disait l’autre, « les absent, s’ils n’ont pas toujours tort, ne sont, hélas pour eux, plus en capacité d’avoir raison »). Merci, donc, au Zappa Family Trust d’avoir respecté cette vision éditoriale pré-mortem.

ZAPPA HALLOWEEN Coffret

Après le DVD-Audio “Halloween” publié en 2003 sur VAULTernative Records (principalement basé sur les concerts de 1978 au Palladium), “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” est le troisième maousse coffret publié par Zappa Records, en collaboration avec Universal Music France (ce qui évite aux fans français de dépenser une somme folle en le commandant directement sur le site officiel). Car avec “Halloween 77 – The Palladium, NYC” (sorti en 2017, non sur CD mais sur une clé USB contenant des fichiers WAVE) et “Halloween 73” (enregistré à Chicago, sorti en 2019, quatre CD), “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” forme désormais une impressionnante trilogie, sans doute destinée à devenir une quadrilogie, voire un pentateuque [sorry, Frank, for this biblical reference, NDR] quand “Halloween 78” et “Halloween 80” s’ajouteront – on parie ? – à cette somme déjà fort conséquente. (Oui, on sait, on sait, tout cela pourrait devenir encore plus délirant si d’aventure le Z.F.T. publiait aussi les deux concerts du 31 octobre 1984 au Felt Forum de New York…)

Quelques éléments factuels sur l’objet-disque : “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” est donc la troisième very big box destinée à nous replonger au cœur de concerts dans leur intégralité, sans coupes ni montage, sans overdubs ni xénochronie. Elle contient six CD au minutage généreux. Chaque concert tient sur deux CD : les disques 1 et 2 proposent le 8PM show du 31 octobre, les disques 3 et 4 le 12AM show du même soir et les disques 5 et 6 le show du 1er novembre. Très peu de morceaux sont rejoués au gré des trois set lists – une trentaine de titres étaient joués à chaque fois –, ce qui situe au passage le niveau de musicalité, de flexibilité et d’adaptabilité des accompagnateurs de Zappa, sans parler des capacités techniques et du degré de concentration nécessaires pour jouer le même soir – jetez un œil aux hallucinantes set lists du 31 octobre… – cinquante-huit morceaux différents ! (Oui, vous avez bien compté.) Qui chacun à sa manière étaient un vrai défi musical, entre polyrythmies from hell et modulations métriques from Mars.

Zappa, un poing c’est tout.

Zappa, un poing c’est tout.

Si la musique de ce coffret nous est déjà en partie familière, c’est pour une raison toute simple : en 2005 et en 2007, la bonne maison Eagle Vision a publié deux DVD (vous vous souvenez de ce bon vieux support ?) respectivement intitulés “The Dub Room Special !” et “The Torture Never Stops”. Le premier proposait de larges extraits des shows du 31 octobre 1981 (mêlés à une perf’ TV de 1974), le second leur montage intégral. Les hardcore fanatics – dont vous faites partie si vous êtes arrivé jusqu’ici, ne le niez pas – s’amuseront quant à eux à pister les extraits de ces concerts dans la série culte “You Can’t Do That On Stage Anymore”, et sur “One Shot Deal”.

ZAPPA HALLOWEEN Coffret Ouvert

Comme les deux coffrets précédents, “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” contient un masque rigolo du Génial Moustachu. En revanche, pas de panoplie de Zappa torse-nu ou de fausses mains de Frankenstein, mais juste une cape rouge et noire pour peaufiner votre déguisement de Comte Frankula (à l’époque, le masque et la cape avaient été offerts aux fans new-yorkais venus assister aux concerts).
D’aucuns jugeront tout cet attirail encombrant – la boîte elle-même – et joyeusement inutile – les masques, les paluches en plastoc, etc. – et un rien superfétatoire, arguant qu’un simple coffret façon “The Roxy Performances” aurait suffi au bonheur des real music lovers. Mais le trust familial zappaïen mise sur la folie fétichiste et complétiste des fans. Elle n’a sans doute pas tort… Estimons-nous heureux, quoi qu’il en soit, que le Vaultmeister Joe Travers et la progéniture déchirée du Maître continuent de puiser dans son fabuleux Vault, qui n’a d’égal que celui d’un certain Prince.

Robert “Bobby” Martin, jamais hors-chant et toujours aux claviers.

Robert “Bobby” Martin, jamais hors-chant et toujours aux claviers.

Dans le petit livret de 52 pages, passée la rituelle intro de Joe Travers, on a lu avec grand intérêt les liner notes savantes et chaleureuses de Robert Martin, Bobby pour les intimes, indéboulonable claviériste, saxophoniste et chanteur des tournées zappaïennes de 1981 à 1988, et dont la présence sur des albums aussi essentiels que “Ship Arriving Too Late To Save A Drowing Witch”, “Them Or Us”, “Broadway The Hard Way” “The Best Band You Never Heard In Your Life” et “Make A Jazz Noise Here” reflétait son importance cruciale et la confiance de son boss – rares sont les musiciens avec lesquels FZ a joué aussi longtemps. Difficile de ne pas louer, aussi, la puissance opératique et soul de sa voix : ses parents étaient chanteurs lyriques, et il a participé à de nombreuses séances avec les O’Jays, Etta James, Wilson Pickett et Billy Paul dans les années 1970. Zappa a parfaitement su mettre en valeur cette voix dans Zomby Woof, City Of Tiny Lights, Stevie’s Spanking, Teenage Wind ou encore Whipping Post, la reprise du Allman Brothers Band.

Chad Wackerman (caché), Ray White et Scott Thunes : trois sidemen dévoués.

Chad Wackerman (caché), Ray White et Scott Thunes : trois sidemen dévoués.

Si Bobby Martin est un des musiciens clés d’“Halloween 81 – Live At The Palladium New York City”, il n’est évidemment pas le seul. Car chaque membre du groupe de Zappa jouait parfaitement son rôle, sans rien renier de sa propre personnalité. En ces soirées (zap)païennes et festoyantes, outre Bobby Martin, Ray White était à la guitare et au chant, le jeune et fougueux Steve Vai (21 ans à l’époque) à la “guitare acrobate”, le vétéran Tommy Mars aux claviers, l’impressionnant Scott Thunes à la basse électrique, le tentaculaire Chad Wackerman à la batterie (21 ans lui aussi, et troisième rookie de l’orchestre avec Martin et Thunes) et l’expérimenté Ed Mann aux percussions.

Stevie Vai le « little italian virtuoso » et son découvreur Frank Zappa sur la scène du Palladium.

Stevie Vai le « little italian virtuoso » et son découvreur Frank Zappa sur la scène du Palladium.

Ray White, comme Napoleon Murphy Brock avant lui et Ike Willis après lui, était le garant de l’authenticité soul et blues ; Steve Vai distillait son insolente virtuosité ; Tommy Mars apportait sa science harmonique et sa maîtrise de tous les sons non conformes pouvant sortir d’un synthétiseur ; Scott Thunes imposait dans l’ombre sa redoutable efficacité, tandis que Chad Wackerman cultivait sagement sa précision chirurgicale, et l’étonnante facilité avec laquelle il jouait les mesures les plus compliquées (ce jeune homme zappait alors entre Zappa et Allan Holdsworth, c’est dire). Soit un mélange de “vieux de la vieille” et de “jeunes qui n’en voulaient”, savamment dosé par le chef, qui excellait dans l’art de combiner les styles, les caractères et les talents.

Chef, oui chef !

Chef, oui chef !

C’est un fait : le Zappa des eighties n’a pas la même cote d’amour que celui des seventies (ou à un degré moindre de celui des sixties). Il serait temps que ça change, même si l’on sait bien que le pouvoir d’attraction de chefs-d’œuvre comme “Hot Rats”, “One Size Fits All” “Roxy & Elsewhere”, “Sheik Yerbouti” ou “Joe’s Garage” restera à jamais indépassable dans la mémoire collective, cette ingrate oublieuse et de plus en plus souvent frappée… d’amnésie.
Pourtant, l’année 1981 fut un très grand cru zappaïen. Rappelons que les admirateurs du Génial Moustachu n’avaient rien eu à se mettre sous la dent depuis fin 1979 et la sortie du faramineux double 33-tours “Joe’s Garage Act II & III”. Alors imaginez leur joie quand le Maître livra successivement, entre mai et septembre 1981, deux double albums d’une richesse inouïe, “Tinseltown Rebellion” et “You Are What You Is”, et trois albums (rapidement réunis en un seul coffret) d’instrumentaux guitaro-centrés répondant aux doux noms de “Shut Up’N Play Yer Guitar”, “Shut Up’N Play Yer Guitar Some More” et “Return Of The Son Of Shut Up’N Play Yer Guitar”.

Backstage au Palladium avec Tommy Mars.

Backstage au Palladium avec Tommy Mars.

Pour les set lists qui nous intéressent aujourd’hui, Zappa avait abondamment pioché dans le répertoire tout nouveau tout beau de “Tinseltown Rebellion” et “You Are What You Is” (Mudd Club, Dumb All Over, You Are What You Is, Easy Meat, Fine Girl, Bamboozed By Love…), mais aussi dans celui dans son inépuisable back catalogue, tels les trois merveilleux instrumentaux mélancoliques avec lesquels il ouvre chaque concert, pour se chauffer les doigts (Chunga’s Revenge, Black Napkins et Zoot Allures). Également au programme : Yo Mama, Dancin’ Fool, City Of Tiny Lights, The Torture Never Stops, King Kong, Montana, I’m The Slime… Un grand tout pimenté avec de nombreux inédits, que l’on ne découvrit un à un, et plusieurs années après, dans “Ship Arriving Too Late To Save Drowing Witch” (Envelopes, Teen-Age Prostitute, Drowing Witch), “The Man From Utopia” (Cocaine Decisions, Moggio), “Them Or Us” (Sinister Footwear II, Stevie’s Spanking, Whipping Post) et “The Mothers Of Prevention” (We’re Turning Again, Alien Orifice, What’s New In Baltimore ?). Preuve formelle que Zappa, en mélangeant ainsi le passé, le présent et le futur, tenait son public en haute estime, le croyait, le savait capable d’apprécier, d’entendre à tous les sens du terme sa musique aussi jubilatoire qu’exigeante. Et pour le public new-yorkais, Zappa avait précisément un attachement tout particulier. Cf. l’intro de King Kong (CD 4, morceau n° 14), où il le remercie du fond du cœur pour sa loyauté et sa fidélité, en ajoutant qu’ailleurs, certains pensent qu’il n’a « rien joué de nouveau depuis Don’t Eat The Yellow Snow ».

Il y a des grand moments de musique dans chacun des six CD du coffret “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City”. Voici notre Top Six, qui, avouons-le, change tous les jours depuis que les six CD tournent en boucle sur notre platine :

Disc 1 : You Are What You Is – Take 1
Ce quasi-tube méchament groovy est ici interrompu au bout de quarante secondes. Pourquoi ? Zappa l’explique au micro avec ce mélange de malice et de respect (pour la musique, pour son public) qui le caractérisait. Nous vous laissons découvrir… Et qu’on se rassure : la Take 2 de You Are What You Is est fantastique, ne serait-ce que pour l’impressionnante mise en place vocale (les voix conjugées de Zappa, Martin et White font merveille).

Un visage familier.

Un visage familier.

Disc 2 : Strictly Genteel
La quintessence de l’esthétique musicale zappaïenne, une version époustouflante de cet instrumental chéri des fans. Comment ne pas frissonner d’aise en écoutant Zappa et Vai jouer aussi bien ensemble ? Comment ne pas être soufflé par les petites folies digitales de Mars ? Avec en prime, la prise de parole du patron qui s’en prend vertement au couillon qui venait de balancer un œuf sur scène, le jardin sacré de Zappa.

Tommy Mars, docteur ès-sons cosmiques

Tommy Mars, docteur ès-sons cosmiques

Disc 3 : Teen-age Wind
Cette drôlatique parodie de Ride Like The Wind de Christopher Cross met en valeur le chant de Martin, première voix lead d’un arrangement vocal sidérant de virtuosité, surtout quand Zappa se lance dans une expèce de proto-rap (« We gotta, gotta, gotta be free ! »). Détail amusant : un mois plus tard, au Ritz de New York, Zappa invitera Al Di Meola à jammer avec son groupe sur le groove de… Ride Like The Wind.

Waiting For The Ed Mann et ne pas être décçu. Au second plan, Robert “Bobby” Martin.

Waiting For The (Ed) Mann, et ne jamais être déçu. Au second plan, Robert “Bobby” Martin.

Disc 4 : The Torture Never Stops
Cette célèbre grandioserie horrifique et bouffonne est ici ponctuée par les cris et les rires démoniaques de Mars, Vai et Martin. Surprise : Zappa chante l’un des couplets en mode meltdown, son spoken word à lui, son phrasé jazz is not dead perso, secondé par le saxophone enjazzé de Martin. Grand moment.

Disc 5 : Drowning Witch
Drowning Witch est l’un des joyaux du catalogue zappaïen, une saga vertigineuse entre rock et musique contemporaine. Cette version live du 1er novembre est traversée par un ébouriffant extended solo du Maître, qui donne l’impression de picorer des notes sur son manche, au gré de son inspiration, avec pour seule limite son imagination… sans limite. On devine qu’à ses côtés, Vai devait avoir du mal à se concentrer tant il devait être ébahi par ce qu’il entendait… Mention, aussi, à Wackerman pour ses relances et ses breaks incessants.

Chad Wackerman, un youngster derrière ses fûts.

Chad Wackerman, un youngster derrière ses fûts.

Disc 6 : What’s New In Baltimore ?
Quoi de neuf à Baltimore, la ville natale de Zappa ? Un instrumental qui est aussi une mini-symphonie, dont les deux premières minutes entrechoquent avec une ahurissante virtuosité l’art de Carl Stalling, de Conlon Nancarrow et d’Igor Stravinsky. Passées au G.M.M. (le Grand Mixeur à Moustaches), leur musique sonne au bout du compte comme du Zappa. Ce n’est que cinq ans plus tard qu’on découvrira sur disque What’s New In Baltimore ?, dans “The Mothers Of Prevention”. On aurait aimé être au Palladium le 1er novembre 1981. Grâce à ce coffret, on y est un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Merci Frank.

COFFRET “Halloween 81 – Live At The Palladium New York City” (6 CD Zappa Records / Universal, sortie le 2 octobre).

Photos du 31 octobre au Palladium de New York extraites du DVD “The Torture Never Stops” (Eagle Vision / Universal).

Liste complète des 78 morceaux du coffret :

CD 1 – 31 octobre 1981 – Show 1, 20h

  1. Chunga’s Revenge / « The Finest Night Of The Year »
  2. You Are What You Is – Take 1 [interrompue pour cause de feedback]
  3. You Are What You Is – Take 2
  4. Mudd Club
  5. The Meek Shall Inherit Nothing
  6. Dumb All Over
  7. Heavenly Bank Account
  8. Suicide Chump
  9. Jumbo Go Away
  10. Envelopes
  11. Drowning Witch
  12. What’s New In Baltimore ?
  13. Moggio
  14. We’re Turning Again
  15. Alien Orifice

CD 2 – 31 octobre 1981 – Show 1, suite

  1. Teen-age Prostitute
  2. Flakes
  3. Broken Hearts Are For Assholes
  4. The Blue Light
  5. Tinsel Town Rebellion
  6. Yo Mama
  7. Bobby Brown Goes Down
  8. City Of Tiny Lites
  9. « We’re Not Gonna Stand For It ! »
  10. Strictly Genteel
  11. Dancin’ Fool
  12. Whipping Post

CD 3 – 31 octobre 1981 – Show 2, minuit

  1. Black Napkins
  2. « A Historical Event »
  3. Montana
  4. Easy Meat
  5. Society Pages
  6. I’m A Beautiful Guy
  7. Beauty Knows No Pain
  8. Charlie’s Enormous Mouth
  9. Fine Girl
  10. Teen-age Wind
  11. Harder Than Your Husband
  12. Bamboozled By Love
  13. Sinister Footwear II
  14. Stevie’s Spanking
  15. Commercial Break

CD 4 – 31 octobre 1981 – Show 2, suite

  1. Cocaine Decisions
  2. Nig Biz
  3. Doreen
  4. Goblin Girl
  5. The Black Page #2
  6. Tryin’ To Grow A Chin
  7. Strictly Genteel
  8. The Torture Never Stops
  9. « The Real Show Keeps Going »
  10. Joe’s Garage
  11. Why Does It Hurt When I Pee ?
  12. The Illinois Enema Bandit
  13. « The Halloween Tradition »
  14. King Kong
  15. Auld Lang Syne

CD 5 – 1er novembre 1981

  1. Zoot Allures
  2. « The Last Of Our Halloween Shows »
  3. I’m The Slime
  4. Pound For A Brown
  5. Dave & Al
  6. Cosmik Debris
  7. Montana
  8. Easy Meat
  9. Dumb All Over
  10. Heavenly Bank Account
  11. Suicide Chump
  12. Jumbo Go Away
  13. Envelopes
  14. Drowning Witch

CD 6 – 1er novembre 1981, suite

  1. What’s New In Baltimore ?
  2. Moggio
  3. We’re Turning Again
  4. Alien Orifice
  5. Teen-age Prostitute
  6. Sinister Footwear II
  7. Stevie’s Spanking
  8. Cocaine Decisions
  9. Nig Biz
  10. Goblin Girl
  11. The Black Page #2
  12. Whipping Post
  13. Broken Hearts Are For Assholes
  14. The Torture Never Stops

Liste des morceaux de l’édition CD simple “Halloween 81 Highlights”

  1. Chunga’s Revenge (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 1)
  2. « The Finest Night Of The Year » (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 1)
  3. I’m The Slime (Live at the Palladium – 11/1/81)
  4. Montana (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 2)
  5. Easy Meat (Live at the Palladium – 11/1/81)
  6. Joe’s Garage (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 2)
  7. Why Does It Hurt When I Pee? (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 2)
  8. Sinister Footwear II (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 2)
  9. Stevie’s Spanking (Live at the Palladium – 11/1/81)
  10. Goblin Girl (Live at the Palladium – 11/1/81)
  11. The Black Page #2 (Live at the Palladium – 11/1/81)
  12. Strictly Genteel (Live at the Palladium – 11/1/81) – Exclusive Bonus Track
  13. Whipping Post (Live at the Palladium – 11/1/81)
  14. The Torture Never Stops (Live at the Palladium – 10/31/81 – Show 2)