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Alice Cooper, président paranormal

Le hard-rock vintage est une démocratie peuplée de musiciens qui ne veulent pas vieillir. Alice Cooper fait partie de ces éternels teenagers sur lesquels le temps ne semble guère avoir prise. La preuve avec son nouvel opus, “Paranormal”.

COOPER Pochette

En 1973, quand un nouveau 33-tours d’Alice Cooper faisait son apparition dans les bacs des disquaires, c’étaient en majorité les kids qui claquaient quelques biftons pour se l’offrir. Aujourd’hui, ce sont toujours eux qui investissent sans attendre une vingtaine d’euros (ou qui patientent quelques mois pour que le prix passe à 6.99 € dans une opé spéciale…) pour écouter le nouveau Alice. Bref, les kids are toujours all right, mais ils ont les cheveux blancs (ou teints, comme Alice), au minimum cinquante ans, et plus sûrement soixante (et des poussières). Ce qui ne les empêchera pas d’aimer “Paranormal”.
Et ils se diront : « Bon, nous sommes évidemment à des années-lumières de “Killer”, “Billion Dollar Babies” ou “Welcome To My Nightmare”, mais ce “Paranormal” est tout de même un fort sympathique album de classic hard-rock. Cette voix de vieille chouette nasillarde qui sait trouver des accents de douceur n’a pas pas bougé, les riffs sont bien juteux, les grooves inattendus – quoi, c’est Larry Mullen, le batteur de U2, qui est derrière les fûts ?! –, les chansons serties de refrains accrocheurs, sinon tous mémorables. Il y a un invité de luxe pas barbant pour un sou, Billy Gibbons de ZZ Top, deux nouvelles chansons créées avec les vieux de la vieille (Steve Hunter, Michael Bruce, Neal Smith, Dennis Dunaway…) et une production cinémascope signée Bob Ezrin, comme au bon vieux temps. D’ailleurs, le son d’ensemble de “Paranormal” me rappelle celui du dernier Deep Purple, également produit par Ezrin (Roger Glover, tiens donc, cosigne la chanson-titre, la meilleure de l’album), et même, parfois, le Pink Floyd de “The Wall” – tu ne me crois pas ami lecteur de muziq.fr ? Écoute The Sound Of A, tu verras… »
On confirme. Perso, la dernière fois que j’avais vu Alice Cooper, c’était dans Le Prince des Ténèbres de John Carpenter. Ça date ! Avec “Paranormal”, je dois avouer que j’ai passé un bon moment. Oui, c’est bien avec les vieilles peaux qu’on fait les meilleures soupes, ou plus précisément les meilleurs brouets de sorciers du hard-rock. •

CD Alice Cooper : “Paranormal” (e.a.r Music)