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Le supplément d’âme de CeeLo Green

CEE-LO pochette

L’ex-Goodie Mob nous rend-il crazy avec son septième album “CeeLo Green is… Thomas Callaway”, à paraître le 7 août ? Doc Sillon l’a écouté.

Crazy… Oui, c’est fou comme le temps vole (« time flies » comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique). Plus de vingt-cinq ans, déjà, que l’on avait reperé Cee-Lo Green au sein du combo hip-hop Goodie Mob. Puis, en 2006, il y eut bien sûr le tube planétaire Crazy, avec Gnarls Barkley, en duo avec le producteur Danger Mouse, à qui tout sourit. Depuis, le natif d’Atlanta porte un peu comme un fardeau ce classique instantané – à une époque que les moins de 20 ans (etc., etc.), on aurait parlé de one hit wonder, d’un artiste dont la carrière se résume à une chanson.

A propos d’époque lointaine, l’ambiance et le son de son septième opus solo, “CeeLo Green is… Thomas Callaway”, évoquent furieusement les glorieuses late sixties, âge d’or de la soul music où un 45-tours mémorable, voire plus, sortait par semaine aux Etats-Unis. “CeeLo Green is… Thomas Callaway” [Thomas Callaway est le nom de baptème de Mister Green, NDR], sonne un peu, beaucoup, passionnément comme une compilation de covers de singles rares enregistrés dans le Deep South. Dan Auerbach des Black Keys porte la casquette de producteur, et ceci explique cela : on sait la fascination qu’exerce la soul music authentique sur lui. D’où cette étrange impression de découvrir une musique surgie du passé. Ce qui n’enlève rien au plaisir. Car il n’y a pas que le son qui a été soigné : le songwriting aussi, ce qui distingue cet album sans temps mort du tout-venant rétro-soul qui plombe les bacs à disques (ou ce qu’il en reste).

Au rayon des influences, CeeLo Green cite volontiers Bill Withers, Donny Hathaway et les Staple Singers. La barre est donc placée très haut. Mais il est vrai que l’art de ces titans de la musique afro-américaine transpire à fines gouttes tout au long de cet album. Il y a, par exemple, du Donny Hathaway dans l’intro de Slow Down. Bref, “CeeLo Green is… Thomas Callaway” mérite une écoute attentive, car il se révèle in fine des plus addictifs.

CD / LP / streaming CeeLo Green : “CeeLo Green is… Thomas Callaway” (BMG, sortie le 7 août).

Photos : © Anne Watkins (BMG)